Pour la première fois en six ans, l’Organisation internationale des constructeurs automobiles a noté un excédent de stocks de véhicules par rapport au nombre de véhicules produits par les constructeurs. En 2022, l’excédent de production s’élevait à 3,388 millions d’unités.
Une inversion de tendance remarquable
L’année dernière, le volume mondial de production de véhicules a largement dépassé celui des immatriculations. Selon l’OICA (Organisation internationale des constructeurs automobiles) et le cabinet Inovev, ce chiffre, incluant voitures particulières, véhicules utilitaires légers, poids-lourds et bus, a atteint 85,017 millions d’unités en 2022, tandis que les immatriculations n’ont pas dépassé 81,629 millions d’unités. Cela se traduit par un excédent de production de 3,388 millions d’unités.
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Un effet de la crise sanitaire et des semi-conducteurs
Cet excédent de production a permis de compenser le déficit enregistré en 2020 et 2021, années marquées par la crise sanitaire et la pénurie de semi-conducteurs. Le déficit de production sur ces deux années s’élevait à 3,775 millions d’unités, entraînant des ventes principalement basées sur les stocks existants. Cette situation a conduit à un important déstockage en 2020 et 2021 à l’échelle mondiale, car les immatriculations de véhicules ont dépassé le nombre de véhicules fabriqués. Cela s’est traduit par une disponibilité réduite des produits, une distribution perturbée, une gamme de produits réduite et des délais de livraison allongés. Le restockage observé en 2022 a permis à la production automobile mondiale de connaître une croissance de 6 % selon l’OICA, alors que les immatriculations ont paradoxalement baissé de 2 %. La plupart des constructeurs ont vu leurs ventes diminuer, tandis que leur production augmentait.
Un processus de restockage en cours
Cette situation, qui rappelle la période d’avant la pandémie, va-t-elle entraîner une réévaluation de la politique commerciale des constructeurs habitués pendant deux ans à vendre moins mais à des prix plus élevés ? Selon Jamel Taganza, associé au cabinet Inovev, il est peu probable que cela change à court ou moyen terme. Les constructeurs cherchent actuellement à maintenir, voire à augmenter leurs marges plutôt que de privilégier le volume. En cas de ralentissement de la demande, ils réduiront plutôt la cadence de production des usines que de baisser les prix. Il convient également de prendre en compte la distinction entre les véhicules contre-marqués, c’est-à-dire vendus, et les stocks « purs », constitués de véhicules non vendus qui représentent un coût pour les constructeurs. Le volume de ces derniers est probablement inférieur à ce que rapporte l’OICA. Globalement, l’industrie automobile est toujours impactée par la pandémie, la crise des semi-conducteurs et la situation géopolitique actuelle, avec de nombreuses incertitudes à venir, du moins en Europe.
La reprise de la production automobile mondiale avec un excédent de stocks souligne les effets de la crise sanitaire et de la pénurie de semi-conducteurs sur l’industrie. Les constructeurs s’adaptent à cette nouvelle réalité, en maintenant leur politique commerciale axée sur la rentabilité et en ajustant leur production en fonction de la demande. eveho reste à jour des actualités, et évolue au rythme des changements du marché. Nos services s’adaptent, dans l’optique de toujours optimiser la relation client et l’efficacité de la digitalisation des parcours d’achats.